La région est marquée par l’ancienne mine à ciel ouvert (lieu de l’effondrement) et par d’immenses amoncellements ou haldes de résidus miniers non valorisables (stériles).

La réalisation de ce projet a été particulièrement complexe en raison de la présence de sols contaminés à l’amiante (haldes), ce qui a posé un défi majeur de gestion des matériaux. De plus, le tracé de la nouvelle route à travers cet ancien secteur minier implique une grande variation dans les types de sols. Ces défis ont influencé tous les aspects du projet, de sa conception à sa mise en œuvre. Les professionnels ont donc fait preuve d’une grande prudence et inventivité pour développer des solutions sur mesure, en priorisant la santé et la sécurité des travailleurs et des habitants, ainsi que la protection de l’environnement.

Pour contourner la zone instable de l’effondrement, le tracé de la route doit traverser six haldes de stériles et longer une zone protégée comprenant un boisé et la rivière Bécancour. Il a ainsi fallu sculpter dans les haldes un tracé optimal et des talus sécuritaires, ce qui a impliqué un effort colossal.

Le projet de la route 112 a été confronté à d’importants défis, notamment le déplacement sécurisé de près de 1 500 000 m³ de stériles miniers et la conception de talus de grande taille (100 m de longueur, 50 m de hauteur) dans un paysage vallonné. Des mesures spéciales ont été prises pour assurer la sécurité des talus, incluant la construction de merlons et de paliers pour prévenir les chutes de pierres, ainsi que des descentes de drainage adaptées à la topographie. Une méthode expérimentale de reverdissement des talus a été utilisée, impliquant l’utilisation de boues d’eaux usées pour stimuler la végétation, prévenir l’érosion et protéger les cours d’eau.

La structure de la chaussée a été conçue sur mesure pour combler les vides dans le sol, avec l’utilisation de roc brisé et de géocomposites pour assurer sa stabilité. De plus, une nouvelle méthode de travail a été développée en collaboration avec la CNESST pour assurer la sécurité des travailleurs œuvrant en chantier en présence d’amiante. Une surveillance étroite de la qualité de l’air a été mise en place en raison de la présence d’amiante dans les matériaux.

Le projet a également pris en compte la nécessité de maintenir la circulation dans la zone urbaine, de relocaliser l’accès aux industries locales, et de connecter le tracé à une portion sécuritaire de l’ancienne route permettant l’accès aux chalets de la région.

La reconstruction de la route 112, qualifiée d’essentielle pour l’économie locale par la ministre responsable de la région Chaudière-Appalaches, a été un succès retentissant à plus d’un titre. Les contraintes très particulières de ce projet ont été pleinement respectées, selon le chargé de projet du client (MTMD). Le chantier a su maintenir la circulation urbaine et limiter l’impact sur les entreprises locales grâce à des études de relocalisation.

De plus, en l’absence d’une firme de santé et sécurité au travail désignée, le consortium a temporairement assumé cette responsabilité en mettant en place un programme-cadre auquel les entrepreneurs se sont conformés volontiers, assurant ainsi un environnement de travail sécuritaire sur le site.

Enfin, même si des ajustements de tracé ont été intégrés en cours de mandat pour renforcer la sécurité et la pérennité de la route, le projet a été achevé en réalisant une économie de 10 millions de dollars par rapport au budget initial.

Primé aux Grands Prix du génie-conseil québécois, ce projet dote la région d’une infrastructure plus sûre et plus durable.

• Nouvelle route de 10,3 km
• 56 231 tonnes d’asphalte
• 1 498 335 m ³ de stériles à déplacer, prélevés dans six haldes minières
• Méthode de travail développée avec la CNESST en raison de la présence d’amiante, comprenant l’équipement de protection, l’humidification des matériaux, l’échantillonnage de l’air à chaque quart de travail et une voie balisée pour le transport de matériaux contaminés
• Récupération de matières résiduelles fertilisantes (boues d’eaux usées) pour revégétaliser les talus
• Construction de structures, démolition de bâtiment contaminé, éclairage, marquage et signalisation
• Aménagement de ponceaux pour assurer le libre passage de la faune

• Réseaux routiers
• Environnement
• Santé et sécurité